Crédit-bail

Crédit-bail : définition juridique

Le crédit-bail (ou leasing) désigne un contrat de financement particulier employé dans le domaine professionnel pour disposer, puis éventuellement faire l’acquisition, d’un bien immobilier ou mobilier. Le contrat prend la forme d’un bail locatif à durée déterminée signé entre l’entreprise et un organisme de financement. L’engagement est assorti d’une option d’achat que le preneur peut choisir de lever à l’échéance. Il s’agit donc d’un montage hybride à mi-chemin entre la location longue durée et l’achat différé.

Aperçu général du crédit-bail

Le crédit-bail est une opération tripartite qui implique trois participants :

  • La banque (ou tout autre organisme de financement) qui se charge d’acquérir le bien immobilier ou mobilier auprès du fournisseur. C’est le « crédit-bailleur ».
  • Le fournisseur du bien, par exemple pour un immeuble : un promoteur ou une société civile immobilière.
  • L’entreprise qui jouit du bien en contrepartie du versement d’un loyer. C’est le « crédit-preneur ».

La caractéristique principale du crédit-bail réside dans l’existence d’une option d’achat au bénéfice du crédit-preneur, exerçable à l’issue d’une période définie contractuellement. Cette option permet au locataire de se porter acquéreur du bien en versant un montant dont sont déduits les loyers déjà acquittés.

Cadre juridique du crédit-bail

Le cadre juridique du crédit-bail renvoie aux dispositions du Code monétaire et financier, art. L313-7 et suivants. Il encadre l’activité des établissements habilités à pratiquer le crédit-bail, définit la nature des opérations et fixe les règles relatives à l’option d’achat, à la durée du contrat et aux obligations conjointes des parties.

L’article L313-7 précise quelles opérations sont concernées :

  • Les opérations de location de biens d’équipement ou de matériel d’outillage.
  • Les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immobiliers à usage professionnel, achetés par elle ou construits pour son compte.
  • Les opérations de location de fonds de commerce, d’établissement artisanal ou de l’un de leurs éléments incorporels.
  • Les opérations de location de parts sociales ou d’actions.

Cet article du Code monétaire et financier définit le crédit-bail comme une opération par laquelle un établissement spécialisé donne en location un bien à un utilisateur professionnel, en lui reconnaissant une option d’achat pour tout ou partie de la valeur du bien tenant compte des loyers versés. Il mentionne le fait que seuls certains établissements de crédit ou sociétés financières dûment agréés sont en droit d’exercer cette activité.

Ce cadre juridique précise également que le crédit-bailleur reste propriétaire du bien pendant toute la durée du contrat de location. La propriété n’est transmise que lorsque le crédit-preneur exerce son option d’achat. Dans l’intervalle, l’utilisateur des locaux prend en charge l’entretien et les réparations, ainsi que les risques liés au bien. Il doit aussi s’acquitter des loyers selon le montant défini contractuellement.

De son côté, le crédit-bailleur demeure propriétaire du bien dont il peut reprendre possession en cas de défaillance du crédit-preneur.

Avantages du crédit-bail

L’option d’achat intégrée au crédit-bail permet à l’entreprise utilisatrice de faire l’acquisition du bien immobilier ou mobilier pour une valeur résiduelle généralement minorée par rapport au marché, les loyers versés durant la période de location ayant déjà amorti une partie des coûts du crédit-bailleur.

L’entreprise peut ainsi :

  • Acquérir un bien immobilier ou un bien mobilier à un prix abordable, sans devoir débourser des sommes importantes lors de la signature du contrat, simplement en s’acquittant du loyer prévu. Dans le cas d’un bien neuf, le bailleur prend également en charge la TVA lors de l’achat.
  • Préserver sa trésorerie, maîtriser sa capacité d’investissement et bénéficier d’un financement hors bilan (ou en partie hors bilan en fonction des normes comptables applicables).
  • Optimiser sa fiscalité et son patrimoine, le loyer étant déductible de l’impôt sur les bénéfices dans son intégralité et ne figurant pas à l’actif du bilan, contrairement à un crédit immobilier.

Le crédit-bail devient notamment un outil de financement stratégique pour les entreprises qui souhaitent développer leur patrimoine foncier sans mobiliser immédiatement leurs fonds propres. Dans ce cas de figure, le crédit-bail immobilier (CBI) porte exclusivement sur des immeubles à usage professionnel : bureaux, locaux commerciaux, bâtiments industriels, entrepôts logistiques, etc.

En fin de contrat de crédit-bail

À l’échéance du contrat de crédit-bail, l’entreprise utilisatrice a trois possibilités :

  1. Elle met fin au bail locatif et vide les lieux ou rend le matériel loué. La transaction n’a pas lieu et le crédit-bailleur reprend possession du bien.
  2. Elle se met d’accord avec le crédit-bailleur pour renouveler le contrat pour une durée déterminée, en gardant l’option d’achat ouverte.
  3. Elle lève l’option d’achat et devient définitivement propriétaire du bien immobilier ou mobilier. Pour ce faire, elle doit s’acquitter d’une somme convenue contractuellement, dont sont déduits les loyers versés au fil du temps.

Le crédit-bailleur est en droit de refuser l’acquisition s’il estime que le bien concerné ne peut pas faire l’objet d’une vente, par exemple si l’immeuble doit être remis en état ou si le matériel est devenu obsolète.

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