Loi Élan

Loi Élan : définition juridique

La loi portant évolution du logement de l’aménagement et du numérique (Élan), adoptée le 16 octobre 2018, est une réforme majeure du secteur de l’immobilier. À travers son article 175, la loi Élan introduit une obligation de réduction de la consommation énergétique des bâtiments à usage tertiaire, en fixant des objectifs ambitieux. Cette obligation est mise en œuvre par le décret tertiaire (décret n°2019-771 du 23 juillet 2019).

Champ d’application de la loi Élan

Le décret tertiaire de la loi Élan s’applique aux propriétaires et aux locataires :

  • Des bâtiments tertiaires appartenant à des particuliers ou à l’État (restaurants ou bureaux par exemple).
  • Des bâtiments, parties de bâtiments ou ensembles de bâtiments hébergeant des activités tertiaires dès lors que la surface au sol dédiée à ces activités mesure au minimum 1 000 mètres carrés. Les surfaces à usage non tertiaire, mais annexes à l’activité principale tertiaire du bâtiment, entrent dans le champ d’application du décret. Les parties mixtes servant à un usage tertiaire sont également soumises à ces obligations.
  • Des bâtiments de copropriété.

Sont exclus de ce décret les bâtiments à usage provisoire, les bâtiments servant à la défense ou à la sécurité intérieure et les bâtiments destinés au culte.

Les secteurs d’activité concernés sont les bureaux, les services publics, la santé, la justice, les commerces, l’hôtellerie et la restauration, la culture et les spectacles, la logistique, l’enseignement, etc.

Obligations du décret tertiaire de la loi Élan

Le décret tertiaire (ou « Dispositif Éco Énergie Tertiaire ») a pour objectif de diminuer la consommation d’énergie finale au niveau des bâtiments tertiaires, en complément de la loi Élan. Les assujettis doivent mettre en œuvre des actions visant à atteindre des objectifs progressifs de réduction de la consommation finale, avec des taux décennaux tenant compte d’une année de référence qui ne peut être inférieure à 2010.

Calendrier et taux de réduction :

  • 40 % d’économie d’énergie d’ici 2030.
  • 50 % d’économie d’énergie d’ici 2040.
  • 60 % d’économie d’énergie d’ici 2050.

Le décret tertiaire fixe ces objectifs sur la base d’une argumentation technique et financière intégrant des contraintes techniques, architecturales ou patrimoniales relatives au bâtiment, au volume de l’activité exercée et aux coûts liés aux actions.

Obligations déclaratives

Le suivi de ces obligations implique de déclarer annuellement les consommations énergétiques sur la plateforme OPERAT mise en place pour accompagner les entreprises du secteur tertiaire. La plateforme est gérée par l’ADEME.

Les propriétaires ou les locataires déclarent sur cette plateforme :

  • L’activité tertiaire exercée dans le bâtiment.
  • La surface des bâtiments, des parties de bâtiments ou des ensembles de bâtiments hébergeant des activités tertiaires.
  • Les consommations annuelles par type d’énergie.
  • L’année et les consommations de référence prises en compte.
  • Les indicateurs d’intensité d’usage relatifs aux activités hébergées.
  • Les conditions de modulation prévues.
  • La comptabilisation des consommations d’énergie finale liées à la recharge des véhicules électriques ou hybrides.

Risques et sanctions

Des contrôles du respect des niveaux de consommation énergétique auront lieu à compter du 31 décembre 2031 pour la première décennie, du 31 décembre 2041 pour la deuxième décennie, et du 31 décembre 2051 pour la troisième décennie.

Des sanctions financières sont prévues par le gouvernement :

  • 1 500 € pour les personnes physiques.
  • 7 500 € pour les personnes morales.

Par ailleurs, les assujettis qui n’atteindront pas les valeurs définies verront leur nom affiché sur une liste noire publique, sur le principe du « name and shame », avec un impact sur leur image.

Par le biais du décret tertiaire, la loi Élan impose à l’immobilier tertiaire un cadre juridique contraignant. Celui-ci a pour but de transformer durablement la gestion énergétique du parc immobilier français pour répondre aux objectifs nationaux de transition énergétique et de neutralité carbone à l’horizon 2050.

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